Question d'actualité sur les épreuves certificatives externes 2021

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - À la rentrée scolaire du mois de septembre 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, des apprentissages essentiels ou incontournables ont été définis pour détailler les matières à aborder prioritairement dans nos écoles. Ces derniers jours, vous avez signalé que les épreuves externes certificatives du mois de juin 2021 tiendraient compte de cette liste d'apprentissages essentiels. Vous avez également annoncé que, par souci écologique et économique, ces épreuves seraient précisément celles qui avaient initialement été préparées et imprimées pour l'année passée, avant d'être annulées. Madame la Ministre, ces formulaires ayant été élaborés en début d'année 2020, soit avant la crise sanitaire, comment peuvent-ils tenir compte de la liste d'apprentissages essentiels établie en septembre 2020, neuf mois après? Pourriez-vous m'éclairer à cet égard?

Par ailleurs, vous avez annoncé que si des apprentissages essentiels n'ont pas été abordés par les élèves, les équipes pédagogiques disposeraient d'une latitude pour ne pas tenir compte de certaines questions, le cas échéant, dans leurs cotations. En pratique, comment les professeurs devront-ils opérer? Par souci de clarté pour les élèves, et afin de leur éviter un stress supplémentaire inutile au moment du passage des examens, ne devrait-on pas prévoir, au cas par cas, de supprimer à l'avance les questions sur les matières qui n'auraient pas été vues dans certains établissements?

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Madame la Députée, mes équipes ont travaillé de façon concertée et cohérente. Le Service général de l'inspection (SGI) et la direction des standards éducatifs et des évaluations ont identifié ensemble quels étaient les apprentissages essentiels parmi les savoirs, savoir-faire et compétences des référentiels actuellement en vigueur. Le service qui a conçu les épreuves certificatives externes a ensuite vérifié la cohérence de ces épreuves avec les apprentissages essentiels définis. Que les enseignants rassurent leurs élèves: il n'y aura pas de surprise. 

La circulaire 7971, intitulée «Dispositions relatives à l'octroi du certificat d'études de base (CEB) à l'issue de l'épreuve externe commune pour l'année scolaire 2020-2021», et la circulaire 7972, intitulée «Directives relatives à l'organisation des épreuves externes certificatives «CE1D» et «CESS» de l'année scolaire 2020-2021», toutes deux publiées le 16 février dernier, détaillent toute la procédure et les modalités pratiques de passation des épreuves de fin d'année. Je vous invite à les consulter. 

Par ailleurs, nous avons prévu une procédure pour faciliter l'avis des conseils de classe et des jurys d'école dans le cas où ils devraient statuer sur l'octroi un certificat d'études de base (CEB), d'un certificat d'études du premier degré de l'enseignement secondaire (CE1D) ou d'un certificat d'enseignement secondaire supérieur (CESS), alors que des apprentissages essentiels n'ont pas pu être vus pour des raisons sanitaires. Concrètement, préalablement à la passation de l'épreuve, chaque enseignant devra établir une liste des matières pointées dans les apprentissages essentiels, mais qui n'auraient pas été vues en classe pour des raisons sanitaires. Une fois l'épreuve passée, le professeur peut, en cas d'échec de l'élève, lui donner note à titre indicatif, qui ne prend pas en compte pas les points des questions portant sur la matière non vue. L'élève aura donc deux notes: l'une officielle et l'autre qui ne tient compte que de la matière réellement vue. Le jury d'école ou le conseil de classe pourra se baser sur ces deux notes dans sa décision d'octroyer ou non le certificat à l'élève. La décision doit être motivée, en détaillant ces divers éléments, afin d'assurer la transparence du processus.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Faisons confiance aux conseils de classe qui devront faire preuve de bienveillance dans leurs délibérations. Cependant, je regrette qu'on ne tienne compte des apprentissages essentiels non vus que dans les cotations, et pas en amont. En passant leur examen, les élèves risquent de tomber sur des questions qui ne leur disent rien. Cela peut engendrer des doutes et, donc, un stress supplémentaire. Pourquoi ne pas supprimer les questions portant sur des matières non vues avant le passage des épreuves? Ne pourrait-on pas explorer cette piste?

Je salue le choix de votre Gouvernement de maintenir le passage des épreuves externes certificatives cette année. Cela permettra de retrouver un peu de normalité après deux années scolaires chamboulées et d'évaluer l'état des connaissances et des compétences acquises par nos élèves. C'est essentiel pour le pilotage de notre enseignement et, surtout, pour repérer les lacunes des élèves et procéder à des remédiations.