Question sur l'adaptation du CEB aux nouveaux référentiels
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de l'adaptation du certificat d'études de base (CEB) aux nouveaux référentiels et renforcement de son niveau d'exigence
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – La Déclaration de politique
communautaire (DPC) prévoit ceci: «L'épreuve externe en sixième année de
l'enseignement primaire est obligatoire pour tout élève. Cette épreuve externe
est certificative et l'octroi du certificat d'études de base (CEB) est lié à sa
réussite. Le gouvernement renforcera le niveau d'exigence du CEB en chargeant
la Commission des évaluations d'adapter l'épreuve aux nouveaux référentiels du
tronc commun et de s'assurer que l'épreuve du CEB permet d'évaluer correctement
les acquis attendus des élèves en fin de sixième année de l'enseignement
primaire, dans l'objectif de poursuivre avec fruit leur parcours scolaire. Le
cas échéant, l'épreuve externe sera adaptée.»
Le maintien du CEB en sixième année primaire et son caractère certificatif ont donc déjà été clairement tranchés. Certains souhaiteraient supprimer purement et simplement le CEB avec l'arrivée du nouveau tronc commun. Toutefois, attendre la fin de la troisième année secondaire pour tenir la toute première évaluation certificative externe n'est pas une solution adéquate. Le CEB est un outil essentiel de pilotage et de suivi de notre système scolaire. Des évaluations internes ne permettront pas de diagnostiquer les différences de niveaux entre écoles. La plupart des directions que j'ai interrogées estiment qu'il faut maintenir les épreuves certificatives à la fin du parcours primaire. Quoiqu'il en soit, la question a déjà été tranchée, comme l'indique la DPC, et il convient de respecter l'accord de gouvernement.
Il en va de même
pour ce qui concerne le renforcement du niveau d'exigence du CEB. Le Pacte pour
un enseignement d'excellence a pour objectif l'amélioration globale de notre
système d'enseignement. Il ne me paraît donc pas déraisonnable de vouloir
renforcer le niveau d'exigence du CEB, comme l'a décidé le gouvernement, en
s'assurant que les nouveaux référentiels, qui reprennent les essentiels, soit
«ce qu'il n'est pas permis d'ignorer», soient acquis et maîtrisés. Il ne s'agit
évidemment pas de renforcer les inégalités ou de rendre le CEB élitiste, mais
bien de faire en sorte que le CEB valide correctement les connaissances
requises pour préparer au mieux à l'entrée dans l'enseignement secondaire. Pour
rappel, si 90 % des élèves réussissent le CEB, ils sont 50 % à échouer lors du
passage du certificat d'études du premier degré de l'enseignement secondaire
(CE1D) en fin de deuxième année secondaire.
En janvier dernier,
Madame la Ministre, vous m'avez précisé que les membres du chantier n°2 du
Pacte dédié au tronc commun poursuivaient leurs réflexions concernant notamment
le CEB et le futur certificat de tronc commun (CTC), conformément aux
dispositions décrétales inscrites dans le Code de l'enseignement fondamental et
de l'enseignement secondaire.
Puisque les nouveaux référentiels entreront en vigueur en sixième année primaire dès 2025, les membres de ce chantier ne doivent plus tarder à faire aboutir leurs travaux.
Quelles mesures
sont-elles envisagées par les membres du chantier n°2 pour réformer les
épreuves externes certificatives afin que ces dernières valident correctement
les connaissances requises? Le niveau d'exigence du CEB sera-t-il bien relevé
comme prévu par la DPC? Si oui, de quelle manière? Le niveau de réussite sera-t-il
relevé en conséquence? Si oui, à quel pourcentage? Le CEB portera-t-il toujours
sur les matières actuelles ou sera-t-il élargi aux nouvelles matières
enseignées dans le nouveau tronc commun?
Par ailleurs, qu'en
est-il de la nouvelle épreuve externe certificative, le CTC, qui sera organisé
à la fin du nouveau tronc commun, c'est-à-dire en fin de troisième année
secondaire, à la place du CE1D, aujourd'hui organisé en fin de deuxième
secondaire? Pouvez-vous nous en dire plus quant à son élaboration, ses
modalités, son statut, son périmètre ainsi que le niveau attendu?
Enfin, quelles sont
les conclusions du groupe de travail consacré à l'après-tronc commun concernant
le certificat d'enseignement secondaire supérieur (CESS)?
Mme Caroline
Désir, Ministre de l'Éducation. – Le Code de
l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire prévoit que
l'épreuve externe certificative attendue à la fin du degré primaire porte sur
la maîtrise des savoirs, des savoir-faire et des compétences définis dans les
nouveaux référentiels. Chacun admet que ces nouveaux référentiels sont plus
denses et nettement plus précis, insistant particulièrement sur les savoirs de
base. Les évaluations qui en découleront seront ainsi parfaitement au diapason
de ces nouvelles exigences.
Les travaux du
Pacte relatifs aux évaluations externes certificatives en lien avec le tronc
commun se poursuivent. Je fais entièrement confiance aux équipes chargées de
leur élaboration pour aboutir à un résultat pertinent et respectueux du Code.
L'objectif est d'aboutir à des propositions concrètes pour le prochain
gouvernement.
Je suis d'accord
avec vous, Madame la Députée, par rapport à l'urgence de modéliser les épreuves
du CEB pour l'année 2026. Toutefois, le prochain gouvernement demeurera libre
d'apprécier le maintien du CEB ou de son caractère certificatif. Vous conviendrez
que l'accord de gouvernement conclu pour la présente législature ne lie pas les
prochains négociateurs quant au nouveau point d'équilibre à trouver.
À ce jour, le CEB
est conservé: les travaux sont donc en cours sur cette base, y compris
concernant le futur CTC. Le projet n'a cependant encore été soumis ni à la
commission des évaluations ni aux instances du Pacte. Il est évidemment lié aux
travaux du groupe de travail dédié à l'après-tronc commun, qui concernent
également la question du CESS. L'exercice n'est pas simple: il s'agit de
construire une certification commune tout en tenant compte des spécificités des
voies et des filières. En définitive, je vous confirme que les réflexions
avancent. Néanmoins, aucune décision n'a été prise concernant le périmètre, le
niveau d'exigence et l'opérationnalisation de ces évaluations, ces questions
découlant en partie de la définition de la structure de l'après-tronc commun.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Je note que les réflexions sont
toujours en cours. Il ne faut plus tarder pour aboutir dans le chantier relatif
au CEB, puisque les référentiels entreront en vigueur en 2025 pour la sixième
année primaire.
De plus, mon groupe prône l'instauration d'une épreuve externe certificative en fin de troisième année primaire pour évaluer au plus tôt les apprentissages de base. Ce point ne figure pas dans la DPC. Nous espérons que cela pourra faire l'objet d'un accord lors d'une prochaine mandature.