Question sur l'avenir des DOA avec le nouveau tronc commun
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de l'avenir des degrés d'observation autonome (DOA) avec l'allongement du tronc commun
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Le nouveau tronc commun allongé
jusqu'à la fin de la troisième secondaire entrera progressivement en vigueur
dans l'enseignement secondaire à partir de l'année scolaire 2026-2027, soit
dans moins de quatre ans.
En Fédération
Wallonie-Bruxelles, il existe 29 établissements scolaires qui organisent un
degré d'observation autonome (DOA) dans les deux premières années de
l'enseignement secondaire.
Ces DOA
s'interrogent sur leur avenir et sur l'intégration ou non d'une troisième année
secondaire en leur sein, qu'il s'agisse des écoles dont le pouvoir organisateur
organise déjà les deuxième et troisième degrés d'enseignement – ce qui concerne
26 DOA – ou des écoles dont le pouvoir organisateur n'organise pas d'autre
degré – ce qui concerne 3 DOA.
Madame la Ministre,
vous avez déjà été interrogée plusieurs fois à ce sujet par mes collègues, Mmes
Schyns et Vandorpe. Mais lors de mes rencontres avec les acteurs de terrain, je
constate que de nombreuses questions restent toujours sans réponse, que cela
relève du juridique, de l'emploi, de l'organisation et de l'infrastructure.
Lors de la réunion
du 29 septembre 2022 de notre Commission, vous précisiez que « s'il n'est
actuellement pas possible de créer une école qui organiserait les trois
premières années du secondaire, il paraît assez contre-intuitif qu'une fois le
tronc commun entièrement déployé, des établissements n'organisent que les deux
premières années de l'enseignement secondaire». Vous ajoutiez: «Il est clair
qu'il faut pouvoir anticiper les changements, en particulier pour les
bâtiments scolaires» «les DOA sont pleinement intégrés dans les projections
réalisées par mes services sur les écoles du tronc commun». Vous annonciez
enfin: «Une note sera prochainement discutée par le Comitéde concertation».
Lors de la réunion
du 13 décembre 2022 de notre Commission, vous précisiez que «la note
d'orientation relative aux futures écoles du tronc commun n'[avait] pas encore
été soumise au Comité de concertation», car elle faisait «l'objet
d'ajustements par les services de l'administration et la Cellule
opérationnelle du changement (COC)».
En réunion du 24
janvier dernier, vous annonciez: «cette note sera soumise au Comité de
concertation du Pacte pour un enseignement d'excellence dans les prochaines
semaines».
À présent,
avez-vous pu organiser une rencontre avec les directeurs des DOA et leurs
pouvoirs organisateurs? Une note à ce sujet a-t-elle à présent pu être déposée
et discutée au sein du Comité de Concertation du Pacte? Quelles pistes de
solution y sont esquissées, concernant l'avenir des DOA dans le cadre de
l'allongement du tronc commun?
Mme Caroline
Désir, Ministre de l'Éducation. – Madame la Députée,
je peux cette fois vous annoncer que la note d'orientation relative aux écoles
du tronc commun a été présentée au Comité de concertation le 9 février dernier.
Nous ne sommes pas encore parvenus à un accord sur la ou les formes que
devraient prendre ces écoles.
Toutefois, il
ressort des discussions avec les acteurs institutionnels que l'avenir des DOA
doit être traité en priorité, en tenant compte de la disponibilité et de
l'existence de bâtiments et de locaux adaptés à l'accueil d'une troisième
année. Une attention plus particulière devra bien entendu être portée aux DOA
«isolés», c'est-à-dire sans lien organique avec une ou plusieurs autres écoles
secondaires.
J'ai confié à
l'équipe du chantier n°2 du Pacte pour un enseignement d'excellence la mission
d'élaborer une phase transitoire qui permettra d'apporter un accompagnement des
établissements désireux de s'inscrire dans une logique de tronc commun, et ce,
d'un point de vue à la fois administratif, pédagogique et physique.
L'accompagnement des DOA devra s'inscrire dans ce cadre, impliquant dès lors
des contacts suivis de la part de l'administration avec l'ensemble des DOA et
de leurs services.
Plusieurs pistes de
réflexion sont évoquées. Un système de dérogation transitoire pourrait
permettre d'accueillir temporairement une troisième année de l'enseignement
secondaire dans une autre école ou une autre implantation. Il pourrait
également être envisagé de limiter l'impact de l'évolution de la population
scolaire des DOA sur leurs moyens de fonctionnement si l'accueil d'une
troisième secondaire est organisé dans un cadre infrastructurel limité,
constant et inchangé. Nous aurons l'occasion de revenir sur cette thématique
dès que la réflexion de l'équipe du chantier n°2 sur cette phase transitoire
aura abouti.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Je vous remercie, Madame la Ministre.
Je note qu'il n'y a pas encore d'accord sur les fameuses écoles du tronc
commun. La priorité et l'urgence portent sur les DOA existants qui doivent
s'organiser en moins de quatre ans. Je note aussi que l'élaboration de pistes
de réflexion est en cours. À mon sens, elles devraient être soumises aux
représentants des DOA qui – comme ils sont peu nombreux – peuvent être réunis
facilement. Il serait également intéressant de récolter leur avis à ce sujet.
De mon côté, je ne manquerai pas de déjà soumettre votre réponse aux
représentants des DOA qui m'ont interrogée.