Question sur le bilan de l'opération 2022 "Plaisir d'Apprendre"
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président, relative au bilan de l'édition 2022 de l'opération « Plaisir d'apprendre »
Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Monsieur le Ministre-Président, l'opération « Plaisir d'apprendre », lancée à votre initiative durant l'été 2021, avait pour objectif de proposer des remédiations scolaires et de recréer du lien social par le biais d'activités sportives et culturelles pour les élèves de la sixième année primaire à la cinquième année secondaire.
En effet, la crise sanitaire a eu des effets négatifs pour les jeunes dont l'école ou la classe a été fermée, qui ont été mis en quarantaine ou qui ont dû suivre un enseignement hybride de 2020 à 2022.
Votre gouvernement a donc décidé de renouveler cette expérience en 2022, en permettant cette fois aux communes d'organiser cette opération non seulement durant les vacances d'été, mais aussi pendant les vacances de Pâques, et ce, toujours en partenariat avec des acteurs locaux et des étudiants.
Lors de la réunion de Commission du 12 septembre dernier, vous avez indiqué que des activités avaient été organisées dans 64 communes en 2022, contre 56 en 2021. Il était cependant prématuré d'en dresser le bilan, car les rapports d'activité étaient attendus pour le 31 octobre.
Cette date étant passée, quel bilan tirez-vous de l'édition 2022 de l'opération « Plaisir d'apprendre » ? Toutes les communes vous ont-elles rendu leur rapport d'activité ? Des communes se sont-elles regroupées pour organiser des activités ? Combien de communes ont-elles participé durant les vacances de Pâques et d'été ? L'opération a-t-elle été évaluée ? Sera-t-elle pérennisée ? Le récent conclave budgétaire a-t-il permis une décision en ce sens ?
M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président. - Madame la Députée, 61 communes ont participé à la deuxième édition de l'opération « Plaisir d'apprendre », ce qui représente 22,5 % des communes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Par ailleurs, aucune association de communes n'a eu lieu dans ce cadre.
Les communes participantes avaient effectivement l'obligation de remettre un rapport d'activité au plus tard le 31 octobre 2022. Ce rapport devait au moins inclure les activités réalisées, le nombre de participants, le nombre d'étudiants engagés et leur rémunération moyenne, les associations consultées, les associations partenaires, le coût détaillé et total de l'opération et l'évaluation de son organisation. Ce rapport ne doit pas constituer une charge de travail disproportionnée pour les communes, mais nous avons besoin de tels indicateurs pour évaluer au mieux l'opération. À ce jour, 46 des 61 communes participantes ont fourni leur rapport d'activité. Depuis lors, mes services ont adressé un rappel aux 15 communes retardataires.
J'aurais évidemment souhaité une plus grande participation; j'espère que les communes seront plus nombreuses à se joindre à l'opération l'année prochaine. J'y reviendrai.
D'autre part, les rapports manquants ne me permettent pas de vous donner des chiffres précis quant aux participants. Je précise que lorsque j'ai indiqué, au mois de septembre 2021, que 5.400 élèves francophones pouvaient être encadrés par les 79 communes inscrites, il s'agissait bien du nombre maximal d'élèves selon les moyens budgétaires pouvant être mobilisés pour ces communes. Or, certaines ont encadré un nombre d'enfants inférieur au maximum.
Cependant, les rapports introduits cette année font déjà apparaître certaines tendances par rapport à l'édition précédente.
Tout d'abord, les communes ont été plus nombreuses à dépenser un montant supérieur à celui de la subvention attribuée. Trois communes étaient dans le cas en 2021, contre 19 en 2022 selon les données dont nous disposons jusqu'à présent. Cependant, les dépassements constatés restent raisonnables, puisqu'ils n'excèdent pas 1.200 euros par opération. Ils ne devraient nullement mettre à mal les finances des communes concernées. Seule une commune de grande taille a dépensé 26.708 euros de plus que la subvention attribuée.
Deuxièmement, peu de communes participantes ont éprouvé des difficultés à engager des étudiants. Seules deux communes ont consacré moins de 25 % de leur subvention à ce poste, ce qui démontre indubitablement l'utilité d'avoir lancé l'opération plus tôt dans l'année, au mois de février, afin de publier les offres d'emploi dans de meilleurs délais. Lors de l'édition 2021, en raison de l'annonce tardive, nombre d'étudiants avaient déjà trouvé un autre job de vacances ou n'avaient pas pu postuler en temps et en heure.
Troisièmement, tout comme en 2021, les communes participantes sont unanimes quant aux effets positifs des activités organisées sur les enfants ayant pris part à l'opération. Par ailleurs, ces activités offrent une bouffée d'oxygène aux jeunes tout en leur permettant de remédier à certaines lacunes ou difficultés rencontrées durant l'année scolaire écoulée.
En outre, les stages organisés dans le cadre de l'opération « Plaisir d'apprendre » ne font aucune concurrence à d'autres stages organisés par des opérateurs communaux ou autres.
En conclusion, les communes formulent à nouveau le souhait que l'opération « Plaisir d'apprendre » soit renouvelée en 2023. Cette initiative permet également de tisser un lien durable entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et les communes ; elle renforce aussi les collaborations entre les acteurs locaux de l'éducation, de la culture et du sport.
Toutefois, même si toutes les communes participantes ont été enchantées d'organiser de tels stages pour les enfants, j'espère que l'année 2023 verra leur nombre augmenter. Je reste pleinement convaincu de l'utilité de l'opération « Plaisir d'apprendre » ; lors du conclave budgétaire, j'ai donc souhaité préserver des moyens suffisants pour la réitérer en 2023. le budget réservé s'élève à 600.000 euros.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). - Le faible nombre de communes
participantes est effectivement quelque peu regrettable. Néanmoins, d'un point
de vue qualitatif, les communes et associations qui se sont impliquées dans
l'opération l'ont beaucoup appréciée, tant en 2021 qu'en 2022. Je suis donc
ravie d'apprendre sa reconduction en 2023 et j'espère qu'elle sera pérennisée
structurellement par la suite.