Question sur le malaise au sein du Service de médiation scolaire
Question d'actualité de Mme Stéphanie Cortisse, Députée MR, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, intitulée «Malaise au sein du service de médiation scolaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles»
Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Le Service de médiation scolaire créé par la Fédération Wallonie-Bruxelles existe depuis près de 25 ans. Si ses missions ont évolué au fil des années, ce service a aujourd'hui pour objectif de prévenir la violence, l'absentéisme et le décrochage scolaires dans les écoles de l'enseignement secondaire et, exceptionnellement, de l'enseignement fondamental.
Hier, la presse a relayé le contenu d'une lettre anonyme traduisant le malaise des travailleurs de ce service. Certains d'entre eux se sentent délaissés et ne travailleraient que cinq à huit heures par semaine au lieu des 36 heures contractuellement prévues.
Madame la Ministre, avez-vous pris connaissance de ce courrier anonyme? Les faits qui y sont relatés sont-ils avérés? Quel budget annuel est-il actuellement alloué au Service de médiation scolaire? Quelles mesures allez-vous prendre afin de solutionner rapidement ce problème?
Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- J'ai pris connaissance du courrier anonyme auquel vous faites référence. Je n'ai toutefois pas reçu de rapport de mes services à ce sujet. Il est certain que si les faits sont avérés, ce que je ne suis pas en mesure de confirmer aujourd'hui, ils ne peuvent évidemment pas perdurer. Comme vous, je trouve cela ahurissant, certainement dans le contexte que nous connaissons. Avec toutes les conséquences de la crise sanitaire, cela n'est pas acceptable.
Je vais donc demander à la Direction générale de l'enseignement obligatoire (DGEO) un rapport des faits dénoncés. Le fait qu'il s'agisse d'un courrier anonyme ne simplifie pas les choses, mais celui-ci traduit sans doute un certain malaise.
Pour rappel, le cadre de fonctionnement et les missions du Service de médiation scolaire sont fixés dans le décret du 21 novembre 2013 organisant divers dispositifs scolaires favorisant le bien-être des jeunes à l'école, l'accrochage scolaire, la prévention de la violence à l'école et l'accompagnement des démarches d'orientation scolaire. Le Service de médiation scolaire a pour but de favoriser, conserver ou rétablir un climat de confiance entre les acteurs de l'école, qu'il s'agisse des élèves, des équipes éducatives, des directions ou des parents. Parallèlement à ce service, les équipes mobiles sont chargées de missions plus spécifiques concernant la lutte contre le décrochage et l'absentéisme scolaires. Ces équipes interviennent aussi ponctuellement dans des écoles où certains faits se sont produits. On constate effectivement des différences dues à la localisation géographique des médiateurs œuvrant dans les écoles à Bruxelles.
La cohérence n'est donc pas toujours assurée, raison pour laquelle l'avis n° 3 du Groupe central prévoyait déjà une réorganisation des services de médiation scolaire et des équipes mobiles. L'objectif poursuivi est d'offrir un soutien aux établissements scolaires par zone géographique. Nous travaillons actuellement à améliorer l'efficacité du Service de médiation scolaire. Les contacts sont pris avec les membres du service au fur et à mesure de l'état d'avancement des réflexions.
Ce projet est intégré dans le cadre du chantier 13 du Pacte pour un enseignement d'excellence consacré à la lutte globale contre le décrochage scolaire. Le but de ce chantier est de renforcer la coordination entre tous les intervenants - écoles, centres PMS, médiateurs ou encore équipes mobiles - sur la base de trois axes: prévention, intervention et compensation. Nous menons d'ailleurs ce travail en étroite collaboration avec la Ministre Valérie Glatigny, puisque la médiation est aussi étroitement liée à l'aide à la jeunesse et que le périmètre d'intervention de chacun doit être bien délimité. Tout ceci se fait aussi en bonne intelligence avec les coordinatrices du Service de médiation scolaire.
Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Alors que la violence et le harcèlement scolaire battent leur plein et que le taux de décrochage scolaire n'a jamais été aussi élevé que depuis le début de la crise sanitaire, il est à peine croyable d'entendre que le Service de médiation scolaire tourne au ralenti, voire pour reprendre les termes de la lettre, qu'il est à l'agonie.
Je profite de l'investigation que vous prévoyez pour insister à nouveau sur l'importance d'accélérer la mise en œuvre du chantier n° 13 du Pacte pour un
enseignement d'excellence. Celui-ci prévoit donc de lutter contre le décrochage
scolaire. Il y a plusieurs années déjà, l'avis n° 3 du Groupe central
préconisait une redéfinition des rôles, des missions et de la coordination des
différents intervenants tels que les centres PMS, les équipes mobiles, les
services d'accrochage scolaire (SAS) ou encore les médiateurs.