Question sur les aides aux écoles sinistrées par les inondations
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos des écoles toujours impactées par les inondations
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Les conséquences des inondations du
mois de juillet 2021 se font toujours fortement ressentir parmi la population
de certaines écoles, notamment parce que les travaux de rénovation sont
toujours en cours, voire parce qu'ils n'ont pas encore commencé. De nombreuses
écoles attendent toujours de pouvoir présenter un dossier dans le cadre des
appels à projets relatifs aux bâtiments scolaires, qui représentent un montant
total d'un milliard d'euros.
Au mois de février
2023, vous avez répondu aux questions d'une école verviétoise en indiquant que
les autorités communales de Verviers et de Limbourg vous avaient déjà
interpellée, très inquiètes de la situation de certains établissements dont les
difficultés risquaient de persister au-delà de l'année scolaire en cours,
notamment pour les comptages et les normes d'encadrement.
Compte tenu de ces
éléments, vous avez demandé à la Direction générale de l'enseignement
obligatoire (DGEO) d'effectuer une nouvelle analyse détaillée de la situation
des écoles encore en difficulté et de vous proposer, sur cette base, des pistes
pour soutenir concrètement les écoles qui en auraient encore besoin durant la
prochaine année scolaire. Vous avez précisé que ces informations devaient vous
être communiquées avant la fin du mois de mars et que vous feriez des
propositions au gouvernement en fonction des éléments reçus.
Madame la Ministre,
lors de la réunion de commission du 25 avril, vous avez indiqué que 23 écoles
maternelles, 9 écoles primaires et 9 écoles secondaires étaient encore
concernées par une importante chute de population.
Ce point ayant été
examiné lors de la réunion gouvernementale du 15 juin dernier, confirmez-vous
que le nombre d'implantations évoqué le 25 avril est bien correct? Pouvez-vous
détailler ces nombres en distinguant l'enseignement ordinaire et l'enseignement
spécialisé? Quelles sont les perspectives pour soutenir les écoles encore
affectées? Le gouvernement a-t-il tranché la question? Quand transmettrez-vous
des informations à ce sujet aux écoles concernées, sachant que la communication
tardive de l'année dernière a causé quelques difficultés pour organiser la
rentrée scolaire suivante?
Mme Caroline
Désir, Ministre de l'Éducation. – Lors de la réunion
de ce 15 juin, le gouvernement a effectivement approuvé les propositions que je
lui ai soumises pour continuer à soutenir les écoles touchées par les
inondations de 2021 qui en auraient encore besoin durant la prochaine année
scolaire.
Pour l'enseignement
maternel, les 25 implantations soutenues en 2022-2023 pourront activer, dès le
mois de septembre 2023, la mesure exceptionnelle appliquée aux écoles situées
dans des communes en tension démographique. Cela signifie que l'encadrement qui
leur aura été attribué au 28 août 2023 pourra être augmenté au cours du mois de
septembre, dès que le nombre d'élèves régulièrement inscrits permettra
d'établir un nouveau cadre plus favorable.
D'autre part, nous
continuerons d'accorder une décharge de classe complète aux sept directions
soutenues de cette manière durant l'année 2022-2023.
Dans l'enseignement
primaire et l'enseignement secondaire, nous octroierons aux écoles déjà
soutenues durant l'année 2022-2023 et présentant encore une perte de population
au 15 janvier 2023 la moitié du nombre total de périodes professeurs (NTPP) ou
de capital-périodes qu'elles auraient perdu sur la base du comptage du 15
janvier 2023 par rapport à celui du 15 janvier 2021, et ce, pour toute l'année
2023-2024. Cette mesure vise 27 implantations de l'enseignement primaire et 9
implantations de l'enseignement secondaire. Celles-ci pourront également
bénéficier d'un recomptage forcé à la hausse, quel que soit le pourcentage
d'augmentation de la population scolaire, si la prise en considération du
comptage du 1er octobre 2023 est plus intéressante que les périodes obtenues
par dérogation.
Parmi les écoles de
l'enseignement spécialisé, 2 écoles ont subi des pertes de population liées aux
inondations. Comme cette année, elles pourront bénéficier d'un gel des chiffres
au 1er septembre 2023 sur la base de la population du 15 janvier 2021.
La seule différence
avec les mesures prises cette année réside dans le fait que l'octroi de ces
périodes dérogatoires ne sera plus automatique: les écoles qui estiment que ces
périodes seront indispensables à leur bonne organisation au cours de la
prochaine année scolaire devront en faire la demande expresse auprès de la
DGEO. J'ai donc demandé à cette dernière d'informer les écoles potentiellement
concernées, dès cette semaine, quant à la teneur et aux modalités de la
décision du gouvernement.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, ces mesures
seront d'un grand soutien pour les écoles encore en difficulté.
Je continuerai à
vous faire part des difficultés observées sur le terrain. Le gouvernement devra
d'ailleurs y revenir lors de sa réunion du 29 juin, car le budget de 25
millions d'euros dégagé au titre de subventions exceptionnelles pour
l'exécution de petits travaux et la location de conteneurs, particulièrement
onéreuse pour les écoles, arrive à échéance le 30 juin. De nombreuses écoles
demandent sa prolongation.
Ensuite, certaines
écoles sont dans l'impossibilité de satisfaire aux critères de l'appel à
projets dans le cadre du plan d'investissement d'un milliard d'euros pour les
bâtiments scolaires. Certains de ces critères favorisent les écoles sinistrées,
mais le critère principal concerne la rénovation énergétique.
Or il existe des
écoles qui avaient déjà procédé à des rénovations énergétiques et qui n'ont pas
été touchées en cela par les inondations, elles n'ont par exemple que leur
rez-de-chaussée à rénover, elles ont besoin d'un permis d'urbanisme, et donc
elles veulent rentrer ce projet dans le milliard, mais le critère de rénovation
énergétique pose problème. Donc elles aimeraient pouvoir rentrer ces travaux,
même si cela nécessite un permis, plutôt à la marge, dans le cadre de cette circulaire
et ce budget de 25 millions d'euros. J'ai également relayé cette situation
auprès du Ministre Daerden. J'espère que je pourrai avoir également votre
soutien, je vous remercie.