Question sur l'orientation entre le secondaire et le supérieur
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos du test d'orientation au sortir de la sixième année secondaire
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, nombre de jeunes
s'inquiètent de leur transition entre l'enseignement secondaire et
l'enseignement supérieur, en particulier en ce qui concerne leur orientation
dans le choix des études, notamment après le bouleversement que nous avons
connu dans notre enseignement à la suite à la crise sanitaire.
Je suis donc
particulièrement intéressée et attentive depuis plusieurs années à l'état
d'avancement de l'outil d'orientation devant permettre à ces jeunes de mieux
s'orienter dans leurs études.
Le 10 janvier
dernier, Mme Glatigny m'informait des modalités de ce test d'orientation qui
sera formatif et non contraignant. Outre le fait de permettre au jeune de
déterminer sa motivation, ses buts, ses représentations mentales, ses
aspirations professionnelles et de déterminer son niveau de compétences
cognitives, comme attendu dans l'enseignement supérieur, cet outil l'informera
également sur l'état du marché du travail, l'éventail des métiers existants et
toutes les filières qui y mènent.
Le 6 juin dernier, Mme Glatigny m'annonçait que les travaux de la mise en place de cet outil d'orientation avançaient bien, malgré la tâche ardue en raison de cette volonté de création d'une sorte d'écosystème, où le jeune aurait tout à portée de main pour s'informer et s'orienter, y compris la possibilité de faire appel à un conseiller en orientation ou encore à la Cité des métiers.
Une première
version devait être opérationnelle dès septembre; sauf erreur, elle l'est
depuis la semaine dernière. Cet outil est-il opérationnel? Va-t-il encore
évoluer? Si oui, dans quel sens? Son existence a-t-elle fait l'objet d'une
information aux établissements d'enseignement secondaire?
Mme Françoise
Bertieaux, Ministre de l'Enseignement supérieur. – Vos
questions viennent à point, puisque le premier module d'orientation a été rendu
public pas plus tard que mardi dernier. J'insiste tout d'abord sur le fait que
l'outil «ADA» est gratuit, non contraignant et, bien entendu, non obligatoire.
Cependant, il n'est
pas un test, comme on a pu le lire dans la presse. Il n'est pas question ici de
classer les individus en fonction d'une norme, à l'instar d'un test, mais
plutôt de proposer une panoplie de formations et de métiers aux jeunes.
Cet outil est
disponible et vous pouvez aller le tester à tout moment à l'adresse suivante: https://ada.mesetudes.be/
Il a été créé en
réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes lors d'un choix d'études
après l'enseignement secondaire et lors de réorientations ou de reprises
d'études dans le parcours de vie. Selon certaines études scientifiques, près
d'un quart des probabilités de réussite serait en effet déterminé par la
préparation des jeunes aux études supérieures. C'est donc aussi un moyen de
prévention dans la lutte contre l'échec.
Il ne s'agit
cependant que du premier volet de l'outil. Il a été piloté par le Pôle
académique de Louvain qui avait développé l'outil «CURSUS» sur la base d'une
collaboration avec l'Université de Montréal. Il s'accompagne d'un guide
pédagogique qui cible les professionnels de l'enseignement et de l'orientation.
Il a fait l'objet
d'une communication vers l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur,
le secteur de la jeunesse et de l'aide à la jeunesse, les centres PMS et les
carrefours des métiers.
À l'issue du
questionnaire en ligne, il est d'ailleurs possible de trouver des liens vers
des services spécialisés qui peuvent offrir un accompagnement individualisé et
personnalisé en matière d'orientation.
Deux modules de cet
outil sont encore en préparation par d'autres groupes de travail. Ils font
intervenir tous les pôles académiques. J'espère personnellement que ces modules
sont accessibles dans les prochains mois, de préférence avant la fin de cette législature.
Ils prévoient notamment des questionnements liés à la motivation, à la
connaissance de soi, ainsi qu'un test de compétences transversales. ADA est
donc amené à évoluer au fil du temps, avec en ligne de mire un rapport
d'évaluation qui sera transmis au Gouvernement en 2026.
J'ajoute qu'avec
une équipe, nous avons l'utilisé. La personne qui m'accompagnait, qui est
maintenant bien loin dans sa vie professionnelle, s'est alors rendu compte au
fil de cet outil que ses centres d'intérêt l'avaient naturellement guidée à son
choix d'études qui lui a assuré sa réussite académique et son métier
d'aujourd'hui.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Dès que possible, je m'empresserai
aussi d'aller essayer cet outil et voir où il nous mène. Même si nous ne
pouvons pas véritablement parler de test, cet outil était fort attendu.
Certes, il existe
déjà un certain nombre d'outils d'orientation proposés par le secteur privé,
mais ils sont souvent payants, jusqu'à 300 euros. Ils ne sont donc pas
accessibles à tout le monde.
À présent – vous
l'avez dit, Madame la Ministre –, tous les futurs étudiants ont accès à cet
évaluateur gratuit. C'est une bonne chose dans la mesure où le redoublement
concerne près de 60 % d'étudiants dans l'enseignement supérieur. Il est
notamment dû à une mauvaise orientation des jeunes dans le choix de leurs
études. Cet outil est une belle avancée et il faut continuer dans cette voie.
Je demanderai à la
ministre Désir d'envoyer une circulaire aux écoles pour informer le plus
possible les directions et les enseignants pour qu'ils proposent aux élèves
d'utiliser cet outil.